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27 juillet 2011 3 27 /07 /juillet /2011 22:23

658

John VERDON

Editions GRASSET

 

Traduction : Philippe BONNET - Sabine BOULONGNE

 

568Un titre court. Pas un mot, juste un chiffre. Et un auteur inconnu au bataillon. Voilà un roman pour le moins intriguant pour un lecteur.


Habituellement j’attends d’un roman qu’il ait une intrigue bien ficelée, dont le scénario ne présente aucune faille dans  laquelle je pourrai m’engouffrer aisément pour désarticuler celui-ci , une écriture réfléchie et efficace, qui tienne le lecteur en haleine de la première à la dernière page.

 

Dans « 658 » j’ai trouvé toutes ces qualités qui m’ont fait aimer ce livre au point de le dévorer en quelques heures de lecture. Je ne ferai pas de ce roman d’une facture pourtant  assez classique « LE » livre de l’année, mais sans aucun doute un de ceux qu’il convient d’emmener avec soi en vacances histoire de passer un bon moment de détente.

 

David Guerney est un jeune retraité de la police New Yorkaise qui compte à son tableau de chasse quelques uns des plus redoutables tueurs en série qu’ aient sévis au cours des dernières années à New York et dans ses environs.  Arpenter les rues grouillantes de vie, pister les coupables, s’imprégner de l’atmosphère d’une enquête lui manque déjà terriblement et l’adaptation à sa nouvelle vie ne se fait pas aussi simplement qu’il l’avait espéré. Quant à sa femme, satisfaite de l’avoir vu lâcher ce boulot qui lui a dévoré la vie, elle sent le malaise et le met à l'épreuve.

 

Mellery lui, est un ancien alcoolique qui a trouvé sa voie en créant  un centre pour milliardaires dépressifs. A la tête de sa clinique il délivre une bonne parole qui fait de lui gourou plein aux as. Tout va pour le mieux  jusqu’au jour où il reçoit une lettre anonyme qui lui déclare : « Je connais vos secrets, je sais ce que vous avez fait. Je peux lire dans vos pensées. Vous ne me croyez pas ? Je vais vous le prouver ». Et la démonstration qui  s’en suit va glacer Mellery de terreur au point que celui-ci décide de se tourner vers le seul flic qu’il connaisse, David Guerney.

 

L’ex policier reste d’abord assez dubitatif devant l’inquiétude de son ancien camarade pour lequel il n’avait pas d’amitié particulière étant plus jeune. Pourtant quand d’autres messages lui parviennent, avec le même genre d’énigme, l’ex policier commence à sentir poindre une menace sourde et insidieuse qui va le pousser à conseiller à Mellery d’alerter la Police.


Malheureusement celui-ci ne voudra rien entendre alors que le ton des lettres devient de plus en plus agressif (  « Ce que vous avez pris vous le rendrez, quand vous sera rendu ce que vous avez donné »)  . La découverte de son corps lacéré à coups de tesson de bouteille  ne viendra que confirmer la conviction du policier qu’un tueur diabolique vient d’apparaître dans le paysage.

 

Apportant son témoignage à l’inspecteur chargé de l’enquête, il finira par être associé à celle-ci comme auxiliaire extérieur.  Le limier reprend alors le goût de la chasse et  sent l’excitation du défi lui parcourir les veines. Car il se pourrait bien que le tueur vienne à frapper à nouveau.

 

«  658 » est un roman abouti, très bien équilibré, où l’énigme se dévoile progressivement, à mesure que l’auteur distille les indices au file des pages. Le suspens y est  savamment entretenu dans des chapitres courts, au style incisif. Pour un premier roman, la maitrise est impressionnante et on imagine aisément que le temps que l'auteur a du consacrer à son livre.


Malgré tout, si la mécanique de l’intrigue est particulièrement efficace, l’intérêt que j’ai porté à ce roman réside ailleurs, sur les personnages, et en particulier sur la relation entre ce flic désabusé  d’avoir abandonné la seule chose qu’il savait faire, et cette épouse qui s’exprime davantage par ses silences que par des mots.

 

 Une relation de non dits, de sous entendus, de petites phrases qui enfoncent chaque jour un john verdonpeu plus la pointe acide de la culpabilité dans la plaie d’un drame qu’on devine les avoir touché. Un couple qui reste uni par les souvenirs contenus dans une vieille boîte à chaussure. Un couple dont l’un reste sur la rive du souvenir et l’autre sur celle d’une page qu’il reste à écrire. 

 

Remarquable portrait d’une relation entre deux individus qui se sont aimés mais qui n’arrivent pas à vivre autrement qu’avec l’autre, entre un homme qui aspire à retrouver les émotions de son boulot perdu, et une femme qui veut le retenir mais qui sait la chose inéluctable et  lui apporte l’aide décisive dont il a besoin.

 

Un roman plein, écrit par un jeune écrivain de 69 ans ! Un des romans à emmener dans son sac de voyage pour les vacances !

 

 

 

 

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Published by La petite souris - dans Auteurs Américains

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