TORKIL DAMHAUG
EDITIONS SEUIL
TRADUCTION : HELENE HERVIEU
Encore un me direz vous ! Encore un auteur nordique ! Rassurez vous PASSION POLAR ne se spécialise pas dans la littérature scandinave même s’il est vrai que ces derniers temps mes yeux de lecteur parcourent souvent des romans venus du froid.
Mais que voulez vous ! il faut bien reconnaitre que cette vague scandinave qui a déferlée sur la France et l’Europe n’est visiblement pas prête de se tarir car de nouveaux auteurs apparaissent encore et encore.
Les Editions SEUIL nous offre aujourd’hui l’opportunité de faire la connaissance avec un auteur qui, encore méconnu chez nous, rencontre un vrai succès dans son pays d’origine. « La mort dans les yeux » a été une des meilleures ventes en Norvège, puisque vendu à plus de 60.000 exemplaires, et le voici aujourd’hui sur nos étales dans sa version française.
1996. En crête. Jo est un petit norvégien de 12 ans en vacances avec sa mère et son beau père. Comme tous les garçons de son âge, les vacances sont propices aux balbutiements des premiers sentiments amoureux. Il s’emmourache .Il ne résiste pas au charme adolescent de sa petite voisine, Ylva, jolie petite blonde au sourire renversant.
Et comme tous les garçons de son âge, la désillusion est un gouffre sans fond qui fait de vous l’être le plus malheureux de la terre. Pour Jo la trahison est une blessure à mort. Rien ne le retient, ni sa mère alcoolique, ni son beau père avec qui il ne partage rien. Alors il décide de s’offrir à la mer un soir où son cœur saigne de sa vie malheureuse. Mais au moment où dans la nuit, il s’enfonce dans l’océan qui lui tend les bras, une main amicale se pause sur son épaule.
Amsterdam, aujourd’hui. Liss est mannequin, avec tous les risques et les travers liés à cette profession. En voulant échapper à l’emprise de Zako , son petit ami et fournisseur de blanche, elle le tue accidentellement par overdose au moment où pour garder la mainmise sur elle, il lui montre des photos de sa sœur.
Et sa sœur Mailin, psychologue exerçant à Oslo a justement disparu. La mort de Zako apparaissant aux yeux de la police comme un accident, Liss décide de se rendre dans la capitale norvégienne pour retrouver sa sœur disparue. Mais malheureusement, Liss perdra cette course contre la mort.
Quelques jours à peine après son arrivée dans le pays, le corps de sa sœur est retrouvé dans vieil hangar désaffecté. Atrocement mutilée, le tueur s’est visiblement acharné sur elle avant de lui ôter le dernier souffle de son existence. Pire, ses yeux d’où émanait l’expression de sa vie et de ses sentiments, ces yeux qui embrassaient le monde ont été sauvagement abîmés.
Les pistes seront autant sinueuses qu’elles seront nombreuses et périlleuses pour Liss , décidée à retrouver l’assassin de sa sœur. C’est en remontant dans son passé professionnel que Liss va pister le meurtrier. Psychologue, préparant un doctorat sur les enfants victimes de viols , Mailin devait intervenir sur le plateau télé de Berger, un ancien chanteur de rock reconverti dans le journalisme trash et voyeur. Que s’apprêtait-elle à y déclarer ?
Que renferment son carnet qui devient le seul lien de Liss avec l’esprit de sa sœur défunte ?
Quel rapport avec ce meurtre perpétré quelques mois plus tôt dans une autre région norvégienne et qui fait surface dans l’enquête policière ?
Ce roman ne marquera pas vos 10 prochaines années de lecteur comme aime à me dire souvent mon libraire. Mais s’il ne révolutionne pas le genre, il offre au lecteur un vrai moment de détente. Torkil DAMHAUG maîtrise parfaitement les rouages de l’intrigue et conduit son lecteur où bon lui semble.
Pour les lecteurs qui aiment les romans en chausse-trappe, qui aiment à se faire une idée du tueur pour découvrir ensuite qu’il fait fausse route, ce roman devrait les satisfaire. Ici, point de langueur comme on aime (ou on déteste) à lire dans les romans scandinaves. Si l’environnement, le décor viennent à rajouter dans la constitution de cette atmosphère de plus en plus pesante, c’est autour de ses personnages que se focalise l’écriture de l’auteur, à partir desquels s’enchevêtre une énigme qui les emprisonne comme une toile d’araignée.
C'est le premier roman de cet auteur traduit en France. Gageons que s’il rencontre son public en France d’autres suivront.
Les avis des copains :
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